Quand travailler soulage le stress : l’anxiété des étudiants en médecine en période de pandémie de COVID-19

Une étude menée par les facultés de médecine de Strasbourg et de Genève, publiée le 16 janvier 2021 dans le journal scientifique Internal and Emergency Medicine, s’est intéressée au bien-être psychologique des étudiants en médecine en contexte de pandémie de COVID-19. Les chercheurs se sont concentrés sur la question de l’anxiété et ont mis en évidence un niveau de stress moins élevé chez les étudiants ayant choisi de s’engager, y compris dans les services dits de première ligne, que chez les étudiants non bénévoles. Cette étude confirme ainsi l’importance des stratégies actives pour faire face aux situations source d’anxiété.

L’anxiété des étudiants en médecine en période de pandémie

Le contexte de pandémie actuel a mené 194 pays à fermer leurs universités, impactant directement plus de 90% des étudiants et occasionnant un important manque de personnel hospitalier. Après une suspension de tous les stages de santé en France, les étudiants en médecine ont été autorisés à intervenir en renfort des personnels soignants sur la base du volontariat. La question du bien-être psychologique de ces étudiants s’est alors posée.

Les résultats de l’étude sont basés sur un panel de 1180 étudiants, dont 481 exerçant dans les services d’urgence et de réanimation de 11 hôpitaux alsaciens. Ils tendent à prouver que les activités cliniques, y compris dans les unités dites ‘de première ligne’, ne sont pas des facteurs de risque d’anxiété si les étudiants sont volontaires, et cela indépendamment de leur niveau d’études et de leur genre (homme ou femme). 

Attention : cette étude s’est uniquement intéressée à l’anxiété des étudiants et pas à d’autres émotions comme la colère, la dépression ou les pensées suicidaires.

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Il semble donc que le choix de travailler en milieux hospitalier pendant une pandémie soit une stratégie d’adaptation active des étudiants en médecine pour faire face à l’anxiété liée à la COVID-19. En revanche, les étudiants choisissant de ne pas retourner aux activités cliniques paraissent utiliser des stratégies d’adaptation moins appropriées pour réduire leur anxiété, notamment l’évitement. Ce constat confirme l’importance de la prise de décision consciente dans la réduction de l’anxiété.

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L’impact négatif des stratégies d’évitement sur l’anxiété

L’anxiété est une émotion désagréable qui peut être pénible à vivre quand on ne sait pas comment y remédier. La réaction naturelle face à l’anxiété consiste à adopter des stratégies d’évitement, de fuite ou de préservation, comme par exemple :

  • S’isoler socialement et/ou éviter les personnes, les sujets et les situations susceptibles de déclencher de l’anxiété.
  • Détourner son attention du problème en s’occupant l’esprit : regarder un film, jouer, faire du sport, s’absorber dans une tâche, etc.
  • Rechercher le plaisir pour compenser les émotions désagréables : achats compulsifs, alimentation, alcool, stupéfiants, écrans, sexe, sport, jeu, etc.
  • S’anesthésier émotionnellement et/ou physiquement : fumer, boire, consommer des produits psychoactifs, se réfugier dans le sommeil pour éviter de penser, etc.
  • Rechercher la promiscuité et l’attention des autres (leur présence, leur désir, leur affection…) pour valider sa propre valeur ou ses propres sentiments.
  • Relativiser ce que l’on ressent, être dans le déni.
L’homme le plus flippé du monde de Théo Grosjean

Ces stratégies d’adaptation à l’anxiété permettent un soulagement immédiat en procurant une fausse impression de confort et de sécurité. Cependant, si ces stratégies sont utilisées trop régulièrement, elles aggravent l’anxiété, favorisent à terme le développement de comportements addictifs et la dépendance émotionnelle, détériorent la qualité des relations ainsi que l’aptitude au bonheur.

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L’importance des choix conscients pour faire face à l’anxiété

À l’inverse, les stratégies dites actives consistent à faire face à l’anxiété avec conscience plutôt que chercher à la fuir. Cette attitude peut être couteuse et peu innée au départ mais est bénéfique à terme.

Voici quelques exemples de stratégies actives :

  • Faire une pause pour analyser la situation, ses émotions, pensées et réactions instinctives.
  • Prendre conscience de ses stratégies inadaptées et les limiter.
  • Dormir, manger et bouger suffisamment mais sans excès.
  • Se relaxer en conscience (massage, yoga, méditation, exercice de respiration…).
  • Écrire sur ses anxiétés dans son journal.
  • Partager ses anxiétés avec une personne de confiance et à l’écoute.
  • Lister des solutions pour remédier aux sujets d’anxiété sur lesquels il est possible d’agir.
  • S’impliquer dans une cause, une association, ou tout simplement aider quelqu’un.
  • Réorienter ses pensées, par exemple en considérant la situation comme une occasion d’apprentissage plutôt qu’une source de stress.
  • Trouver du soutien adapté : mentor, psy, coach, spécialiste…

Ces stratégies actives permettent de passer du statut de victime à celui d’acteur. Et être acteur augmente la confiance en soi et réduit naturellement les émotions liées à la peur.

À vous de jouer ! Avez-vous l’habitude de recourir à des stratégies d’évitement ? Si oui, lesquelles ? Pensez-vous que cela permette d’atténuer durablement votre anxiété ? Quelles stratégies actives pourriez-vous adopter à l’avenir ?

Le rôle d’Azuli Consulting

J’accompagne les étudiants en médecine afin de leur permettre de prévenir, apaiser ou sortir des situations de tensions et de stress, définir leur posture, leur rôle, leurs forces et leurs moteurs. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer et d’apprendre à réguler les émotions et les pensées envahissantes.

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