Syndrome de l'imposteur chez les médecins

Le sentiment d’imposture chez les étudiants et jeunes médecins

Dans un secteur où l’erreur peut être synonyme de mort et l’excellence généralement perçue comme un devoir, il peut être difficile pour un médecin de développer une saine confiance en soi. Le doute tenaille les praticiens longtemps après la fin de leurs études, et ce parfois de façon irrationnelle ; il existe cependant des moyens efficaces pour s’en défaire.

Le syndrome de l’imposteur

Chacun traverse un jour ou l’autre une période de doute et de manque de confiance en soi. Ce phénomène est normal et participe à la construction de l’identité ; il devient problématique quand il est habituel et impacte la qualité de vie. Car oui, douter est sain ! Douter permet de se remettre en question, d’apprendre, progresser et évoluer. Ne jamais douter serait dangereux et trop douter l’est aussi.

Le doute récurrent de soi est désigné sous le nom de ‘syndrome de l’imposteur’. Malgré leurs diplômes et leurs succès, les médecins atteints du syndrome de l’imposteur mettent leur réussite sur le compte de la chance ou des autres et ont le sentiment de tromper leur entourage. Le syndrome de l’imposteur est le résultat d’une autoévaluation inexacte et touche davantage les étudiants, les femmes et les personnes issues des minorités.

Dans l’inconscient collectif, le médecin n’est ni homme, ni femme : il est MÉDECIN. Sachant, détenteur d’un savoir inaccessible à la plupart, il a le pouvoir de soigner et, peut-être, de conjurer la mort. Pour de nombreux patients, le médecin se trouve à la frontière entre l’omniscience et la toute-puissance ; à la fois respecté et craint, il et se doit d’être infaillible.

Ces croyances populaires contribuent à l’image que les étudiants en médecine se font de leur métier, et donc d’eux-mêmes. À ce poids social s’ajoute celui de la ‘vocation’ et du devoir d’aider, la pression inhérente au secteur de la santé, des études longue et difficiles et des relations pouvant être compliquées avec leurs pairs encadrants, allant parfois jusqu’au harcèlement, au dénigrement et la violence.

Ce contexte biaise la perception qu’ont les médecins de leur valeur et de leurs compétences.

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Le sentiment d’imposture

Le sentiment d’imposture peut se manifester de différentes façons chez les étudiants en médecine et les jeunes médecins :

Le sentiment d’incompétence : le médecin à l’impression de ne pas être à sa place. Il a des attentes élevées par rapport à lui-même, évalue durement ses actions et son travail et doute de sa capacité à ‘bien faire’. Il craint et croit être défaillant (en connaissances, compétences…).

Le sentiment d’infériorité : le médecin se compare avec les autres qu’il juge meilleurs et plus aptes que lui, et ce même si la comparaison est injuste (par exemple, avec quelqu’un de plus expérimenté). Il manque de confiance, se dévalorise et focalise sur ses tares, ses défaillances et carences.

La crainte d’être démasqué : le médecin vit dans la peur constante que quelqu’un finisse par remarquer son imposture, qu’il ne mérite pas d’être là et ne sait pas vraiment ce qu’il fait. Il vit en état d’alerte, sur le qui-vive, et redoute plus que tout l’erreur et l’échec.

Le rejet de ses réussites : le médecin ne croit pas à ses succès qu’il attribue à des facteurs externes comme les autres, la chance, le hasard, la discrimination positive, la pitié… Il lui est donc difficile d’accueillir les compliments, et encore plus d’y croire.

Les risques et les solutions

Pour un jeune praticien, oublier qu’un médecin est avant tout humain revient à s’interdire l’erreur, la faillibilité, la fatigue, la vulnérabilité, les émotions… Le syndrome de l’imposteur provoque ainsi solitude, faible estime de soi et repli. Si ces pensées s’ancrent, elles peuvent provoquer des comportements de type sabotage, une perte globale de motivation, de la dépression, et impacter les capacités et la qualité du travail de ces étudiants et professionnels. Il est cependant possible de sortir de ces ruminations.

Souvenez-vous que le bonheur dépend non pas de ce que vous êtes ou de ce que vous possédez, mais uniquement de votre façon de penser.

Dane Carnegie

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Médecin est avant tout un métier, un rôle dans la société. Comme tout rôle, il a ses propres spécificités et ses enjeux. Si la perception de ce rôle provoque de la souffrance chez le praticien, il est important de se questionner. Voici quelques pistes à explorer pour quitter le sentiment d’imposture :

  • Distinguez l’erreur de la faute : l’erreur est une méprise, un défaut de jugement ou d’appréciation involontaire qui découle de l’ignorance ou la méconnaissance ; l’erreur se corrige et est l’occasion d’un apprentissage. La faute est un acte ou un manquement lourd, moralement répréhensible et imputable à un choix conscient ; la faute appelle une sanction et une réparation.
  • Souvenez-vous de ce qui fonctionne : accueillez ce qui a réussi, ce qui s’est bien passé, regardez l’ensemble de votre journée plutôt que les détails.
  • Regardez-vous à travers les yeux des autres : à défaut de vous faire confiance, faites confiance à ceux que vous respectez ! Acceptez les compliments et ne pensez pas avoir le pouvoir de tromper la terre entière. Vos proches savent vous évaluer. Sur quoi vous demande-t-on conseil ? Que réussissez-vous facilement là où les autres peinent ?
  • Traitez-vous comme un ami : que conseilleriez-vous à un collègue dans la même situation que vous ? Comment parleriez-vous à un proche ? Appliquez à vous-même les bonnes intentions que vous donnez spontanément aux autres.
  • Parlez de vos difficultés à quelqu’un de bienveillant : ne restez pas seul avec votre souffrance et vos doutes, ouvrez-vous en à une personne de confiance.

À vous de jouer ! Vous reconnaissez-vous dans le sentiment d’imposture ? Êtes-vous capable de remarquer vos réussites ? Que pourriez-vous mettre en place afin d’assouplir cette image de vous-même ?

Le rôle d’Azuli Consulting

J’accompagne les étudiants en médecine et les médecins vivant un sentiment d’imposture afin de leur permettre de prévenir, soulager ou sortir des situations de stress et d’anxiété. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer, gagner en confiance et apaiser les émotions douloureuses.

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