Introversion et extraversion sont des termes plus souvent associés au caractère d’une personne qu’à ses besoins. Et pourtant, ces profils ont chacun leur façon de préserver et régénérer leur énergie ! Or, le secteur de la santé – et la société dans son ensemble – sont globalement plus adaptés au type extraverti qu’à l’introverti, ce qui peut générer un état de fatigue important chez certains médecins et étudiants en médecine. Voyons comment y remédier.
Être introverti ou extraverti n’est pas une question de goûts
De nombreux préjugés existent sur les notions d’introversion/extraversion et les extrêmes de chaque type se comprennent mal, voire pas du tout. Recadrons donc immédiatement : il n’est pas mieux d’être extraverti ou introverti, en revanche il est parfois plus facile d’être extraverti dans certains contextes sociaux. Les deux profils ont leurs qualités et ce qui les distingue réside avant tout dans ce qui leur fait du bien ou du mal, dans ce qui leur donne ou ce qui leur prend de l’énergie, plutôt que dans leurs goûts.
Les concepts d’introversion et d’extraversion ont été introduits par C. G. Jung afin de décrire deux types de rapport au monde distincts. Il ne s’agit pas de traits de personnalité fixes mais de mécanismes psychiques qui évoluent avec le temps et selon le contexte ; ces deux attitudes coexistent donc en chacun de nous. Il est cependant fréquent que l’une soit prépondérante, ce qui s’explique entre autre par nos besoins et les moyens qui nous sont nécessaires pour y subvenir.
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L’extraverti tire son énergie de l’extérieur
Le type extraverti a une curiosité principalement tournée vers l’extérieur. Il est intéressé et stimulé par les événements, les personnes, les choses… et la façon dont il peut interagir avec. Il a tendance à chercher la nouveauté, le changement et les groupes sociaux car il récupère et régule son stress dans l’action ou la relation. Il est pour cela souvent associé à une personnalité plutôt bavarde, spontanée et enthousiaste, susceptible de s’intéresser à tout. Il aime les activités de groupe, les sorties, le sport… Son énergie se régénère dans le mouvement, il a donc un besoin viscéral de partage, d’expériences et d’activité physique.
Pour protéger son énergie, le médecin ayant un profil extraverti doit veiller à :
- Limiter – autant que possible – les sollicitations non désirées afin de maintenir sa concentration et sa présence à l’autre ;
- Préserver le lien social, même à distance, en jouant, discutant et échangeant ou encore en allant voir des amis après une mauvaise journée ;
- Créer des activités ludiques qui lui permettent de satisfaire sa curiosité chaque jour ;
- Bouger, bouger, bouger ! Oui, même confiné.
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L’introverti se régénère de l’intérieur
Le type introverti est l’inverse de l’extraverti : sa curiosité est principalement tournée vers l’intérieur. Il a ainsi une grande conscience de lui-même, ses émotions, impressions, idées, sensations… et a besoin de réfléchir et approfondir les choses pour se sentir à l’aise. Ses activités sont généralement solitaires (lecture, peinture, écriture, musique, yoga, promenade, etc.) car bien qu’il aime le contact avec autrui, les interactions prolongées le fatiguent. Il régénère son énergie dans le calme et la vide au contact des sollicitation extérieures, il a donc besoin d’un cocon pour se ressourcer.
Pour protéger son énergie, le médecin ayant un profil introverti doit veiller à :
- Maintenir un minimum de lien social – même quand ça ne va pas – afin de ne pas inquiéter les autres et se voir sursollicité par effet rebond ;
- Créer sa bulle régulièrement pour se régénérer seul, au calme ;
- Opter pour des activités qui nourrissent sa vie intérieure et son besoin de réflexion ;
- Communiquer sur son besoin de temps et de silence, surtout en cas de conflit, pour ne pas provoquer d’incompréhension sur les raisons de son repli.
L’ambiversion, un mélange d’extraversion et d’introversion
Rares sont les personnes à ne relever que d’un type, la vaste majorité d’entre-nous mêlant des traits des deux profils ; les représentations des personnalités introverties et extraverties sont à cet égard caricaturales. En outre, de nombreux facteurs entrent en ligne de compte et pèsent sur nos comportements : nos besoins, nos goûts, nos habitudes, le comportement de nos proches, les enjeux de la situation, etc. Difficile alors de se reconnaître dans un seul profil !
Si nos besoins sont innés et fixes, nos préférences comportementales, elles, ne le sont pas. Autrement dit, nous ne choisissons pas comment nous régénérons notre énergie mais nous pouvons choisir comment nous interagissons avec le monde. Préserver son énergie, c’est donc prendre conscience de ses besoins et s’ajuster pour y répondre plutôt que les nier ou culpabiliser, tout en tenant compte de son environnement et des personnes présentes.
Tout ce que je peux faire, c’est être moi. Qui que ce soit.
Bob Dylan
Le secteur de la santé étant très demandeur, source de stress, de sollicitations et d’interactions multiples, il est important pour chacun d’identifier ce qui lui fait du bien et ce qui le fatigue. Ainsi, plus un médecin s’approche de l’introversion, plus il a intérêt à privilégier des moments de calme et de solitude pour se recentrer ; à l’inverse, le médecin extraverti qui souffre du manque de richesse dans ses échanges ne doit pas hésiter à sortir: cela le fatiguera physiquement mais le gain mental et en énergie le compensera largement !
À vous de jouer ! Qu’est-ce qui vous vide de votre énergie ? Quelles sont les activités qui vous font du bien ? Que voulez-vous mettre en place pour régénérer votre énergie ?
J’accompagne les médecins afin de leur permettre de prévenir, soulager ou sortir des situations de tension, de stress, d’anxiété et de burnout. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer et découvrir ce qui l’anime, lui fait du bien et donne du sens à sa vie.
