La fatigue chronique des médecins semble s’être banalisée. Pourtant, cet état n’est pas normal et a, s’il persiste trop longtemps, des conséquences physiques et mentales : système immunitaire fragilisé, impatience, erreurs, difficultés décisionnelles, dépression, burnout… La liste est longue ! Pour en sortir, il faut avant tout comprendre sa fatigue et ses origines.
La fatigue chronique est multifactorielle
Le Larousse définit la fatigue comme un « état physiologique consécutif à un effort prolongé » et, plus globalement, comme un « état de lassitude ». La fatigue découle donc d’un ‘trop’. Ce trop peut avoir pour origine le corps, le mental ou l’environnement.
La fatigue du corps
Sans doute la plus connue, la fatigue du corps prend racine dans trois instances :
- Le physique : la maladie, un désordre hormonal, une affection chronique, une carence, la douleur, une activité physique intense, des gestes répétitifs ou encore une posture inadaptée ou/et prolongée dans le temps.
- Le sommeil : la privation de sommeil (insomnie, nuits trop courtes) et le sommeil de mauvaise qualité (nuits fragmentées, réveils nocturnes, mauvais rêves, gardes, horaires alternés…).
- Les sens : l’ouïe (bruit intense, répétitif, omniprésent), l’odorat (odeur forte et/ou désagréable), la vue (écrans, lumière artificielle, intense, insuffisante) et l’hypersensibilité peuvent également occasionner un sentiment de fatigue.
La fatigue mentale
Souvent corrélée au stress, la fatigue mentale naît d’une sur-stimulation sur trois plans :
- L’émotionnel : les pensées (ruminations, jugements, anxiété, difficultés…) et les émotions envahissantes (peur, stress, colère, jalousie, tristesse…) génèrent un état émotionnel désagréable et prolongé.
- Les injonctions : les “il faut” et les “je dois”, les croyances limitantes, la morale, les normes et impératifs sociaux mais aussi les attentes de l’entourage créent un carcan mental source de stress.
- Le décisionnel : la prise répétée de décisions au cours de la journée (surtout si elles sont lourdes de conséquences) fatigue le cerveau, nous pousse à la facilité et donc aux erreurs.
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La fatigue liée à l’environnement
Enfin, trop souvent négligé, l’environnement est une source majeure de fatigue sur quatre points :
- Le travail : la (sur)charge de travail, le stress quotidien, les urgences fréquentes, un rythme soutenu, des moyens inadaptés, les tâches administratives, une politique d’établissement floue ou inatteignable, etc.
- La famille : des inquiétudes pour les enfants, des difficultés dans le couple, des problèmes de communication, la logistique du quotidien, les activités extrascolaires, un parent dépendant…
- Le social : des difficultés relationnelles (avec les patients, les équipes, l’administration…), un voisin désagréable, le manque de vie sociale ou encore une activité associative prenante peuvent venir saturer le cerveau.
- Le digital : l’utilisation de nouveaux outils et logiciels, les bugs, la sur-sollicitation (SMS, notifications, téléphone portable, e-mail, publicités…) au quotidien stimule nos sens à l’excès.
Comment récupérer ?
La priorité de notre cerveau étant la survie, ce dernier cherche naturellement l’économie d’énergie. Plus nous fatiguons et moins il est enclin à travailler, analyser, prendre des risques ou des décisions complexes. Être fatigué au quotidien, c’est donc exposer sa santé physique, mentale, ses relations et ses patients.
Pour y remédier, je vous propose d’explorer les pistes suivantes :
- Identifier – sans en minimiser ni en juger aucun – vos types de fatigue.
- Définir l’origine et les causes précises de chaque fatigue.
- Lister pour chacune plusieurs solutions afin d’y mettre un terme. Quelles sont vos marges de manœuvre ? Quels sont les facteurs qui dépendent de vous ?
- Fixer une date de mise en œuvre de ces solutions.
À vous de jouer ! Quelles sont vos fatigues ? Quelles solutions envisagez-vous ?
J’accompagne les médecins et les soignants afin de leur permettre de prévenir, apaiser ou sortir des situations de tensions, de stress, d’anxiété et de burnout. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer, regagner en énergie et se reconstruire après un épisode douloureux.