Apprenez à dire oui pour prévenir le burnout

Une étude publiée dans la revue Journal of affective disorders s’intéresse au burnout des médecins français et avance des chiffres alarmants : 49% souffriraient de burnout avec des pics à 57% pour certaines spécialités comme les urgentistes. Les internes ou les professionnels de nuit sont également particulièrement touchés. Pourtant, l’épuisement professionnel est évitable ! Pour cela, prendre quelques nouvelles habitudes peut suffire.

Routine et frénésie, le terreau du burnout

Mais voilà le truc : plus je réussis, […] plus j’augmente les attentes. Plus je travaille pour réussir, plus je dois travailler. Qu’est-ce que j’ai dit à propos de travailler ? J’adore travailler ! […] J’adore ce bourdonnement. J’ai besoin de ce bourdonnement. Je suis ce bourdonnement. […] Et alors le bourdonnement s’est arrêté. Surmenée, éculée, poussée à l’excès, exténuée. […]

Le bourdonnement du moteur s’est éteint. J’ai arrêté d’aimer travailler. Je n’arrivais pas à rallumer le moteur. […] Je faisais les mêmes choses que j’ai toujours faites, tout ce même travail de titan, 15h par jour, à travailler même les week-ends, aucun regret, jamais battue […]. Mais il n’y avait pas de bourdonnement. A l’intérieur de moi, c’était le silence. […] Tout se ressemblait, et je ne m’amusais plus.

[Mon travail] c’était ma vie. C’était tout ce que je faisais. […] Qu’est-ce que vous faites quand ce que vous faites, le travail que vous aimez, commence à vous laisser un arrière-goût ? Si la musique de mon cœur s’arrête, puis-je survivre dans le silence ?

Shonda Rhimes

Peut-être vous reconnaissez-vous dans cette citation. Elle est tirée de la conférence TED de Shonda Rhimes, L’année où j’ai dit oui à tout. Shonda Rhimes est une productrice et scénariste reconnue aux États-Unis pour ses séries télévisées à succès, dont Grey’s Anatomy, Private Practice ou Scandal. Au sommet de sa carrière, elle fait un burnout.

Le burnout (ou épuisement professionnel en français) survient en situation de stress chronique, quand l’individu ne parvient pas – ou plus – à faire face aux exigences de son environnement. Son énergie décroit, sa motivation et son estime de soi déclinent progressivement, son humeur, son intérêt et son empathie pour les autres chutent. Que cet individu adore son métier et le stress, l’adrénaline ou encore le sentiment d’accomplissement qu’il lui procure ne change rien ! Au contraire, les victimes du burnout sont généralement des personnes investies dans leur travail qui aiment ce qu’elles font. Elles en font tout simplement trop.

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Lâcher-prise pour reconnecter

Après des mois de perte de sens, Shonda Rhimes découvre par hasard que jouer avec sa fille lui permet de recommencer à ressentir. Le moteur se remet en marche, imperceptiblement. Elle comprend que prendre du temps pour s’ouvrir à ce qu’elle n’aime pas faire en temps normal, à ce qui ne rentre pas dans sa définition habituelle d’elle-même, lui permet d’aller mieux. Armée de ce constat, elle décide alors de dire oui à tout. Elle raconte les bénéfices de cette expérience dans la vidéo en fin d’article (une retranscription en français est disponible ici).

Ce que la scénariste a perçu instinctivement, la science l’a prouvé depuis longtemps. Rêvasser dans la journée, laisser libre cours à son imagination, apprendre quelque chose de nouveau, faire du sport, une promenade ou juste une pause, sortir du confort et de l’habitude sont des méthodes connues pour stimuler nos neurones, notre créativité et notre sociabilité. Mais pas seulement ! L’activité, particulièrement physique, est également reconnue depuis longtemps pour ses effets positifs sur la dépression.

Les habitudes et l’urgence empêchent notre cerveau (et plus globalement notre corps) de se régénérer. A faire toujours la même chose, gavé d’hormones du stress, nous finissons par tourner en boucle et nous épuiser. Pour échapper au burnout, il n’y a donc qu’une solution : lâcher-prise et s’évader – dans la mesure du possible – de l’environnement qui nous oppresse.

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Dire oui, à quoi et comment ?

Si Shonda Rhimes avait dit oui à sa fille pour lui faire plaisir, il est peu probable que ce moment de jeu lui aurait procuré du bien-être. En réalité, elle s’est dit oui à elle-même. Cette subtilité est fondamentale ! En acceptant d’arriver 15 minutes en retard, elle s’est accordé du temps pour partager, vivre, renoncer un peu au programme. Pourtant, elle n’aime pas jouer. Elle n’aime pas rester à la maison. Mais elle aime sa fille, et cet amour a transformé un jeu rébarbatif en régénération.

Apprendre à dire oui et sortir de notre zone de confort nous permet de commencer à regarder le monde, s’attarder sur les détails que nous ne voyons plus, être attentif à ce qui existe en dehors du bocal dans lequel nous nous sommes enfermé. Jouer, oser, tester, nous dépasser nous stimule ; ces activités font circuler l’énergie et nous ressourcent. Ce sont autant de manières saines de prendre soin de soi !

Pour cela, nul besoin d’y consacrer beaucoup de temps : 5, 10, 30 minutes par jour peuvent suffire si ce moment de détente est ininterrompu, éloigné de nos activités normales et réellement relaxant et positif pour nous. Il n’est pas non plus nécessaire de chercher l’extrême ou quelque chose de réellement nouveau ! Attention cependant, les activités aliénantes visant à se vider la tête ou s’abrutir après une rude journée ne comptent pas ! Il faut être actif. Ensuite, une seule question importe : qu’aimez vous ?

À vous de jouer ! Depuis combien de temps n’avez-vous pas eu de fou-rire ? Savez-vous encore écouter vos patients et vos proches avec l’envie sincère de les comprendre ? Recevez-vous les marques d’amour et de reconnaissance ou bien êtes vous déconnecté ? Êtes-vous prisonnier du devoir, des responsabilités et de l’urgence ? Quelle est votre humeur ? Il est peut-être temps de respirer. Si vous osiez dire ‘oui’, que pensez-vous que cela changerait à votre vie ?

L’année où j’ai dit oui à tout – Shonda Rhimes (sous-titres français disponibles en cliquant en bas à droite de la vidéo)

Le rôle d’Azuli Consulting dans l’accompagnement du burnout des médecins

J’accompagne les médecins afin de leur permettre de prévenir, apaiser ou sortir des situations de tensions, de stress, d’anxiété et de burnout. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer et de se reconstruire après un épisode douloureux. Ma démarche s’inscrit dans le présent et l’avenir ; à travers la définition de solutions propres à la personne accompagnée, je vise la compréhension, l’autonomie et le mieux-être.

J’interviens à toutes les phases du burnout. En phase d’effondrement, un soutien thérapeutique et/ou médical est cependant indispensable : je travaille alors en collaboration avec d’autres professionnels de la santé et de l’analyse mais ne me substitue pas à eux.

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