Le développement personnel, entre arnaques et outils efficaces

Coaching, estime de soi et psychologie positive sont des termes qui vont souvent de pair avec des injonctions et des déceptions, que ce soit dans les nombreux articles publiés sur ces sujets ou l’imaginaire collectif. Alors, le développement personnel est-il une arnaque à base de ‘trucs’ qui ne fonctionnent pas vraiment ? Un vivier à gourous ? Ou un énième impératif à devenir la meilleure version de soi-même, à être heureux même quand tout va mal ? Je fais ici le point et vous partage ma vision du métier de coach.

Le coaching des médecins : outils ou solutions ?

Tout oublier – Angèle ft Roméo Elvis

Avant de commencer, il me semble important de rappeler que le coaching est une profession non réglementée en France. S’il existe des Fédérations qui encadrent les pratiques, le métier est néanmoins ouvert à toute personne désireuse de se désigner comme coach – sans prérequis de diplôme – et à toutes formes de thérapies, pratiques et croyances. Cette non-réglementation offre donc une grande diversité dans les approches mais autorise aussi des dérives, tant au niveau des coachs que des accompagnements qu’ils proposent. Il devient alors essentiel de s’intéresser au parcours et aux qualifications d’un praticien avant de s’engager, ainsi qu’aux méthodes et outils qu’il ou elle utilise, certains étant appuyés par des études sérieuses tandis que d’autres sont davantage sujet à caution.

Bien loin des idées véhiculées par certains gourous, le développement personnel tel que je le conçois n’a rien de miraculeux et ne consiste pas en des solutions toutes faites. Au contraire ! Les astuces bluffantes, les petits changements d’habitude qui ne coûtent rien mais révolutionnent la vie, la solution miracle pour sortir du burn-out, communiquer facilement avec les patients, trouver votre place dans une équipe médicale ou gagner du temps n’existent pas. Vous êtes unique, comment un ‘truc’ pourrait-il répondre à votre histoire singulière, votre environnement, vos système de pensée, besoins, valeurs et limites ? Il n’y a donc pas de truc mais des outils et une réflexion de fond menée autour de votre personnalité, votre contexte et votre objectif.

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Vous avez également le droit à l’erreur et aux essais multiples car le changement demande de la pratique et des ajustements. En effet, aussi puissants soient-ils, les outils proposés par la profession ne sont rien d’autre que cela : des outils, en aucun cas des solutions préfabriquées. Si vous remplacez “développement personnel” par “scie à ruban”, à moins d’être expert en la matière, il ne vous viendrait pas à l’idée de vous en servir sans lire le mode d’emploi, demander conseil à un professionnel pour vous assurer de sa pertinence par rapport à votre besoin, etc. Un outil est souvent inutile sans apprentissage, sans feedback ou soutien en cas de problème. Certains sont faciles d’utilisation, d’autres demandent plus d’expertise ; il en va de même pour les outils de coaching.

Remis à leur place, ces fameux exercices, méthodes et autres trucs redeviennent intéressants : en effet, s’il nous arrive à tous d’échouer à changer certaines choses seul·e, un spécialiste peut nous apprendre à le faire. L’arnaque du développement personnel consiste à prétendre qu’il est toujours possible de s’en sortir par la volonté et sans prendre en compte ses spécificités personnelles, alors que la réalité de la réussite d’un coaching tient au travail fourni par la personne coachée, la fiabilité des outils proposés et la qualité du lien tissé avec son coach.

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Le bonheur comme objectif

Un autre travers du développement personnel consiste à faire du bonheur un objectif. Certes, un professionnel de l’accompagnement se doit d’incarner une certaine vision du monde, de la vie, du travail… et cette vision se veut généralement positive, optimiste, tournée vers ce qui fonctionne, le beau, les forces, le futur. Pour autant, faut-il faire du bonheur un objectif ? Je ne le crois pas.

Je pense au contraire que le bonheur est un très mauvais objectif. Un objectif c’est ‘plus tard’, dans un futur plus ou moins lointain, alors que nous aspirons à ‘maintenant’. Cette urgence nous pousse à courir après nos objectifs, provoque de la déception et du découragement en cas d’échec. Dans notre société consumériste, le bonheur est présenté comme l’objectif ultime, celui vers lequel nous devons tous tendre quelles que soient les circonstances que nous vivons, notre environnement, nos ressources, etc. Le message distillé par la publicité et certains ouvrages de développement personnel est que si vous êtes malheureux, c’est de votre faute parce que vous n’avez pas su vous donner les moyens d’atteindre le bonheur. Quelle violence… et quel mensonge !

Le bonheur en entreprise vu par DUBUISSON – les Échos (week-end)

Certaines circonstances se prêtent plus au bonheur que d’autres : les vacances, les moments de partage entre amis, un concert, une promenade… Il devient en revanche nettement plus difficile de vivre de la joie quand on remplit se déclaration de revenus, après une journée chargée aux urgences, quand on doit annoncer une mauvaise nouvelle à un patient ou en période de deuil. Le bonheur est donc un mauvais objectif car il est parfois inatteignable, et c’est normal. En revanche, je suis convaincue que c’est une excellente habitude ! L’avantage d’une habitude, c’est qu’il n’y a pas de pression sur le résultat. Elle peut changer, fluctuer, s’adapter aux situations. Ce n’est pas permanent, une habitude, mais nous y revenons naturellement. Et le plus beau, c’est qu’une habitude peut s’apprendre !

J’ai décidé d’être heureux, c’est bon pour la santé.

Voltaire

Il est donc normal d’être parfois malheureux, nous en avons le droit. Tout comme il est normal d’être un peu nul dans un domaine, de stagner ou d’échouer malgré tout ce qu’on a pu lire ou tenter. Il est également possible d’évoluer, changer ses habitudes, ses croyance, apprendre à se connaître, se développer, mieux communiquer… Pas pour devenir la meilleure version de soi-même mais pour se créer un quotidien et des relations qui nous conviennent mieux. Le miracle du développement personnel, pour moi, réside en un constat : parfois, dans la vie, il suffit d’un petit coup de pouce, d’un nouvel éclairage pour que les choses changent. Pas de révolution, donc, mais un beau cheminement vers soi, l’apaisement et le mieux.

Pour un autre regard sur le bonheur, je vous suggère la chronique de Christophe ANDRE Plaidoyer pour le bonheur diffusée sur France Inter le 11 septembre 2018.

Le rôle d’Azuli Consulting

Ma démarche s’inscrit dans le présent et l’avenir et permet la mise en place de changements de comportements et de modes de pensée durables. À travers une juste connaissance de soi, ses valeurs, ses besoins, ses objectifs et la définition de solutions propres à chaque médecin accompagné, je vise l’autonomie et le mieux-être face aux défis de la vie.

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