Les facteurs déclencheurs du burnout chez les médecins

Le burn-out est une expression anglaise utilisée pour décrire une forme de souffrance en lien avec l’activité professionnelle. Le concept du burnout apparaît pour la première fois dans les années 1970, notamment avec les travaux de Christina Maslach et Herbert Freudenberger. Il ne s’agit pas d’un diagnostic médical mais d’un terme employé pour désigner l’épuisement sur le plan physique, psychique, émotionnel et spirituel des soignants, ceux-ci ayant l’impression de « se consumer de l’intérieur » (« to burn out » en anglais). Malheureusement de plus en plus courant chez les médecins, le burnout est un processus complexe aux symptômes multiples. Pour le prévenir ou en sortir, il est donc essentiel d’en comprendre les mécanismes et les facteurs déclencheurs.

Les phases qui mènent les médecins au burnout

Le burnout survient en situation de stress chronique, quand la personne ne parvient pas – ou plus – à faire face aux exigences de son environnement. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les victimes du burnout ne sont pas des personnes amères qui s’épuisent dans un métier qu’elles exercent à contrecœur. Au contraire, elles sont généralement investies dans leur travail et aiment ce qu’elles font. Elles en font tout simplement trop.

On peut tuer le temps ou soi-même, cela revient au même, strictement.

Elsa Triolet

Le burnout correspond à la phase finale d’un processus qui peut être décomposé en 4 phases :

1- Engagement : le médecin est engagé et motivé par son métier. Il apprécie ce qu’il fait et sait pourquoi il exerce. Sa pratique lui procure plaisir, satisfaction et sentiment d’accomplissement. Il peut d’ailleurs lui arriver de penser qu’il ne ‘travaille’ pas tant il aime ce qu’il fait ! Il se sent bien physiquement, moralement et émotionnellement et n’a pas de difficulté particulière à connecter avec ses patients ou son entourage : il est à sa place.

2- Sur-engagement : le professionnel commence à empiéter sur les autres domaines de vie. Le travail reste une source de gratification mais prend de plus en plus de place dans le quotidien et l’esprit du médecin. Il délaisse progressivement ses autres activités et les personnes qui ne sont pas en lien avec la sphère médicale. La fatigue devient la norme, les limites du médecin disparaissent, ses pensées et ses émotions deviennent envahissantes : il en fait trop.

3- Dégradation : l’anxiété et le stress remplacent peu à peu le plaisir, le sens et l’engagement. Le médecin n’a pas conscience de l’ampleur de sa fatigue, la relativise, la banalise ou la nie. Il travaille beaucoup mais son énergie décroit, sa motivation et son estime de soi baissent, son humeur, son intérêt et son empathie pour les autres chutent. Il se sent impuissant, déconnecté et commence à douter de ses compétences : il décline.

4- Effondrement : le médecin perd ses repères, ses capacités d’analyse et décisionnelles sont lourdement affectées, il est incohérent, fait des erreurs, des oublis… Complètement épuisé, isolé et fermé aux autres, il n’est que souffrance. Il est à ce stade incapable de prendre soin de sa santé physique et mentale. La dépression et le désespoir inhibent tout, la situation lui parait sans issue : il s’écroule sur le plan physique, psychique, émotionnel et spirituel.

Attention : au stade de l’effondrement, la personne est incapable de s’en sortir seule. Il importe également d’être très vigilant après un burnout pour ne pas retomber dans le cycle du sur-engagement.

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Les facteurs personnels et environnementaux du burnout

Le burnout est souvent multifactoriel et survient en raison de la rencontre des spécificités du médecin avec celles de son contexte professionnel à un moment particulier. En effet, deux personnes différentes placées dans le même cadre ne réagiront pas forcément de la même façon, et une même personne peut tolérer certaines choses à un moment de sa vie et ne pas les supporter à un autre.

Les facteurs déclencheurs du burnout sont donc à la fois individuels et environnementaux, subjectifs et objectifs, d’ordre physique, psychique, émotionnel, décisionnel, éthique, spirituel, organisationnel, structurel, relationnel… Ils varient d’un praticien à l’autre mais certains facteurs reviennent de façon récurrente dans les témoignages des victimes de burnout.

Au regard de cette diversité des causes du burnout, il est important d’être attentif à son état physique et psychologique, à son contexte professionnel mais aussi de définir les facteurs de sa fatigue – ceux qui sont personnels et ceux qui proviennent du milieu – afin de prévenir l’épuisement. Nous parlerons dans le prochain article des symptômes du burnout et des solutions pour le prévenir ou en sortir.

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À vous de jouer ! Avez-vous le sentiment de vous trouver dans l’une des phases du burnout ? Certains facteurs déclencheurs vous semblent-ils familiers ? Que pourriez-vous mettre en place pour vous préserver ?

Le rôle d’Azuli Consulting

J’accompagne les médecins afin de leur permettre de prévenir, apaiser ou sortir des situations de tensions, de stress, d’anxiété et de burnout. Les séances de coaching, de conseil et de libération émotionnelle permettent ainsi à la personne accompagnée de se recentrer et de se reconstruire après un épisode douloureux. J’interviens à toutes les phases du burnout ; en phase d’effondrement, un soutien thérapeutique et/ou médical est cependant indispensable. Je travaille en collaboration avec d’autres professionnels de la santé et de l’analyse mais ne me substitue pas à eux.

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